19 août 2006

Serais-je en Danemark ?

Je viens de faire une découverte. Peut-être n'en est-ce pas une pour vous, mais je vous fais quand même part de ma trouvaille. Elle issue d'une réflexion que m'ont amené à mener (!) les liens commerciaux /extraits du web sur Gmail. Il y a quelques minutes, l'un deux disait :
Réservez votre hôtel en Danemark
C'est alors que je me suis dit :
Pourquoi cette faute ? Le Danemark serait-il une exception ? Hmm... En France, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis - mais c'est pas pareil, au Japon : AH ! Hmmm... En Australie, au Congo, au Chili, en Russie, au Canada.
Le Danemark n'est donc pas une exception, mais alors, pourquoi certains pays s'utilisent avec en et les autres avec au ? Ah tiens, c'est ouf ça ! Je n'avais jamais remarqué !
Je suis sûr que pour ceux d'entre vous qui ne connaissaient pas la règle, elle était quand même dans votre esprit, et que vous utilisiez instinctivement la bonne forme sans que personne ne vous l'ait un jour expliqué.
A moins qu'une fois encore, je fasse exception...

En tout cas, ce ne sont pas des iiens qui sont derrière tout ça. Un règle aussi simple, c'est tellement rare en Français, ils auraient pu en profiter quand même !

Mise en situation

Légende :
  • La zone rouge est ma résidence, le point noir à l'intérieur situe à peu près ma chambre.
  • Les points violets pas trop loins, j'y fais mes courses.
  • La zone orange, c'est le centre ville. Il s'étend encore un peu au sud de la carte. Le point orange juste à côté, c'est det sTUDENTERHUS åRHUS, le seul bar où les bières sont pas chères.
  • La zone bleu-gris avec écrit université dessus, eh ben devinez quoi c'est l'université. Comme vous pouvez le voir, elle est de taille comparable au centre ville... Le point bleu, c'est là où j'ai mes cours de danois. Je mange la plupart du temps au point vert juste à côté.
  • La petite zone bleu clair, c'est l'IT Park, là où j'aurai mes cours. Ca contient tous les bâtiments de la fac dans les domaines IT, ainsi que pas mal de labos et entreprises de ce domaine. La grande zone bleu clair, c'est la mer.
  • Le point jaune, c'est une petite plage bien sympatique.
Je mets environ 10-15 minutes à vélo pour aller en cours de danois ou en centre ville, plutôt 20 minutes pour revenir (c'est une histoire de gravité). Si vous voyez des trucs à ajouter... :o)

16 août 2006

si

Ce matin j'ai été assez surpris. Jusqu'alors, je n'avais jamais rencontré de langue autre que le français qui fasse la différence entre oui et si. Et je pensais même que le français était la seule langue européenne à faire cette différence, voire peut-être même la seule au monde.

Et bien le danois, pourtant très proche de l'allemand, fait cette différence. Oui se dit Ja (à prononcer comme en Allemand, en ouvrant un peu plus le a), et si se dit Jo. Du coup, c'est fort possible que cela soit pareil pour le suédois et le norvégien, ce qui change toutes mes croyances et statistiques linguistiques !
Mon dieu, ma bulle s'effondre, que vais-je devenir ?


Et tant que j'y suis, je vais vous parler un peu du musée ArOS, un musée d'art moderne de la ville (les danois sont très friands de design et d'esthétisme). Il y avait de bien jolies oeuvres, mais ce qui était surtout intéressant, c'était la visite avec un guide discutant de ce qu'on peut appeler art ou pas suivant les époques, et en particulier aujourd'hui où certains voient de l'art dans tout et n'importe quoi. La visite m'a définitivement convaincu du contraire. Deux exemples.
Il y avait une vidéo, censée faire une référence à L'homme de Vitruve de Da Vinci, en moins pudique, et avec un centre différent. On y voit un mec de côté, à poil allongé sur une espèce de table en pierre. Au dessus de lui un avion télécommandé vole en cercles. Et une ficelle relie l'avion à la b*t* du mec, faisant faire à cette dernière des mouvements circulaires... En y repensant, je me demande comment j'ai réussi à garder mon sérieux devant cette vidéo, c'était ridicule.
Il y avait aussi une oeuvre encore plus crue, pour ne pas dire gore. Un prétendu artiste, qui a étudié dans une école censée chercher de nouvelles formes d'art, a massacré un cheval, l'a découpé en morceaux qu'il a mis dans des bocaux à la manière de ceux qu'on trouve dans les salles de bio et les musées d'histoire naturelle, et a aligné tous ces bocaux sur une étagère. Il a aussi fait une peinture avec le sang si j'ai bien compris. Le tout habillé comme Jésus et devant des caméras, si bien qu'il y avait une vidéo diffusant les images à côté de "l'oeuvre". Et, tenez-vous bien, ceci constitue la plus célèbre oeuvre d'art au Danemark !

Ceci dit, encore une fois, il y avait de vraies oeuvres beaucoup plus recherchées et beaucoup plus jolies. On a commencé la visite avec trois grandes photos qui sont en fait des photomontages : la même personne apparait plusieurs fois sur les photos, on peut le remarquer grâce à ses vêtements et son ombre. Mes yeux de lynx ont évidemment immédiatement remarqué ce détail. J'ai donc répondu quand la guide nous a demandé nos impressions sur les images (tout de suite après nous les avoir montrées). Elle était étonnée que j'ai remarqué ça si rapidement, ce qui ne me laissa pas peu fier, mais en fait ce fut l'échec quand elle annonça que d'habitude seuls les gosses ont assez d'esprit critique pour remarquer ces détails si rapidement...

15 août 2006

Tre tinge

  • første ting :
J'ai récupéré quelques photos (merci Daria) :

Une New Yorkaise, un Champenois et un gars du Maine en train de préparer un barbec


Appréciez la taille du barbecue


Mais malgré tout ça cuit, comme quoi l'alcool est vraiment très utile


Le fameux pitre, après quelques bières, une saucisse à la main. Je vous laisse deviner les allusions qu'il fait à sa voisine.


Notre seul décapsuleur de la soirée !


Une petite photo de groupe lors de la soirée internationale. La plupart sont dans ma classe de danois.



  • anden ting :
Vendredi, on nous a fait visité l'université. Je n'ai pas de photo, et personne n'en a pris, mais il y a des endroits vraiments jolis. Il y a notamment le main hall, salle de conférence et d'examen qui est aussi impressionnante que l'intérieur d'une cathédrale. Sur les côtés il y a des canapés en vrai peau de vache. On nous a aussi raconté deux trois trucs intéressants.
Tous les ans, la fac de médecine (apparemment aussi débridée qu'en France) organise une fête qui passe à la télé tellement elle est peuplée et atypique. Ils organisent notamment un jeu similaire à l'un de ceux du WEI, mais en beaucoup plus exotique : Il faut traverser le lac de l'université dans une petite barque le plus vite possible, boire une bière (toujours le plus vite possible), en faire dix fois le tour en la tenant, et revenir en barque.
Autre truc, la bibliothèque de l'université fait 18 étages. Elle est trop grande pour que les étudiants puissent aller chercher leurs bouquins, alors quand on veut un livre il faut compter deux heures entre le moment où on le demande et le moment où on l'obtient ! Heureusement que Véronique Bordeau ne travaille pas là...

  • tredje ting :
Hier, je suis tombé dans ma première embuscade ! Vers 19h, je suis rentré dans la cuisine, un gratin aux pâtes en tête. C'est alors que je vis la table mise pour une dizaine de personnes, avec deux grandes pizzas. Je passe dans la vraie cuisine (il y a la salle avec la table et les frigos, et la cuisine, et après la salle TV). Et la c'est pas une dizaine d'assiettes mais une dizaine de personnes que je vois. Ils allaient se mettre à table pour célébrer le départ d'un espagnol qui a habité pendant un an dans cet étage. Et ils m'ont gentiment invité à me joindre à eux.
C'est une embuscade dans le sens où je suis parti à plus de minuit, alors que je venais juste me faire un repas (et j'ai dû insisté pour partir). Et aussi dans le sens où on a pas mal bu... Mais ça m'a permis de me plonger un peu plus dans la culture danoise. Là où nous (enfin pas moi hein ;)) enchaînons les ricards / whisky , eux enchaînent des verres de Cream Liqueur. (Décidément, les références à l'Irlande sont partout !). Ils servent dans des shooters, et les boivent bien entendu cul sec. C'est en tout cas comme ça qu'ils font à cet étage. Ce n'est pas une soirée particulière car tous les mecs de la table avaient chez eux une telle bouteille. Je le sais parce qu'elles y sont toutes passées... Cela dit, je n'ai pas regardé la température, mais ce n'est pas très fort vu qu'à la fin j'étais tout à fait net, et j'ai fait mes devoirs de danois sans problème, en environ dix minutes.
Et j'ai eu aussi le droit non pas aux chansons tradionnelles danoises, mais aux chansons kitch danoises : les titres de l'eurovision, les génériques de séries pour enfant, etc. Dans la soirée, j'ai parlé anglais, français, danois, et j'ai appris tchin-tchin en catalan. La copine de l'espagnol a passé quatre mois en France et parlait vachement bien français, et il y a un mec qu'est passé qu'a fait une école européenne et deux ans en belgique. Et j'ai échangé quelques phrases en danois avec une fille qui veut apprendre le français (la langue française ?), mes premières en dehors des cours.
Voili voilou, une bonne petite soirée.

11 août 2006

Prenons le temps, peu importe le temps.

Aujourd'hui, je me suis décidé à faire du sport. J'espère bien me remettre à l'escalade, mais aujourd'hui c'était football. C'est un pote français d'origine argentine qui m'a proposé. Je précise son origine, car il ne doit pas être étranger au fait que la moitié des joueurs étaient hispanophones. Ca jouait plutôt pas mal, et je suis plutôt fier de mes deux buts sur les trois de notre équipe :) Mais il n'y a pas que moi qui s'est décidé à reprendre de vielles habitudes...

Aujourd'hui, le temps s'est décidé à redevenir danois. Jusqu'à il y a quelques jours, il était comme en France quand je suis parti, chaud et ensoleillé. Jusqu'à aujourd'hui, c'était nuageux, mais cela restait doux. Et aujourd'hui ce fut le drame. Peu après que nous ayons commencer à jouer, une pluie fine commença à tomber. Déjà que l'herbe avait été humidifiée par la pluie du matin, alors là...
Et peu après que la pluie commença à tomber, elle tomba pour de vrai. Tellement fort qu'on aurait cru de la grêle. Tellement fort que lorsque je retirai mon maillot à la fin du match, ma peau était rouge...

Mais nous avons quand même continuer à jouer, parce qu'on aime ça se faire fouetter jouer au foot. Quand la pluie commença à devenir vraiment intense, et que le niveau de l'eau dépassait celui de l'herbe, on se dit :
On marque encore un but et on arrête.

Lorsque je marquai ce but, la pluie s'arrêta... Comme ça. De tout à rien. Sûrement une façon de nous montrer qu'elle était revenue. Que c'est elle qui contrôle la situation. Une façon de nous dire que la plage et les promenades tranquilles en ville sont finies. Du coup, je suis en train d'écrire un message à la con au lieu d'être parti en boite comme prévu, tout ça parce que j'ai pas envie de faire 5 + 5 bornes à vélo sous la pluie.

Mais c'est pas trop grave. Du moment qu'il continue à faire doux comme ça (ou plus chaud...), j'aime bien la pluie.


Aujourd'hui, ou plutôt ce soir, enfin maintenant quoi, j'ai décidé de ne rien faire.

BBQ, the american way

Hier soir, un barbecue était organisé par la sTUDENTERHUS åRHUS pour la moitié des exchange students (Ca sera plus tard pour l'autre moitié, dont je fais partie). Seulement, afin de prévoir la quantité de viande à acheter, il fallait s'inscrire avant une certaine date pour y participer. Et deux de mes camarades de classe, une française et un américain, se sont décidés trop tard. Même si ils amenaient leur propre nourriture, impossible de venir.
Très déçus, ils décidèrent de se venger et de remédier à ce problème en organisant leur propre barbecue. Chacun amenait un peu de ce qu'il voulait, et tout ceux qui voulaient venir pouvaient. N'étant pas "invité" au barbecue officiel, j'acceptai de me rendre à l'autre, the cool one comme on l'appelait.

Tout ceci pour vous décrire comment les américains s'y prennent pour faire un barbecue. Je dis les américains parce que l'organisateur en était un et qu'il y avait une autre américaine, mais cela dit les autres qui ont aidé à préparer n'avaient pas l'air choqués (j'étais le seul français, ma compatriote étant malade). Les ingrédients :
  • Un barbecue. Ce n'est pas grave si il fait 20 cm de long alors qu'une vingtaine de personnes sont présentes ;
  • Du charbon de bois ;
  • De la viande ;
  • De l'alcool à brûler ;
  • Une allumette ;
  • C'est tout.
Qu'on ne sache pas allumer un feu de bois, et qu'on utilise à la place de l'alcool à brûler, je veux bien éventuellement peut-être comprendre dans certains cas. Après tout, les américains sont réputés pour leur tolérance en ce qui concerne les produits et résidus que peuvent contenir leur nourriture.
Cependant, vous aurez sans doute remarqué qu'il n'y a pas de bois dans la liste, ni de papier ou quoi que ce soit d'autre. La liste est complète. Alors, comment faire pour qu'il y ait des flammes suffisament longtemps pour que le charbon passe au statut de braise ? Oh, c'est facile. Il suffit d'utiliser l'alcool non seulement comme allume-feu, mais aussi comme combustible... La chaleur se meurt alors que la viande n'est pas encore cuite ? Pas de problème, on remet de l'alcool, même pas besoin de retirer la viande !
Mais ça marche, on a cuit toute la viande qu'on voulait. Et cet américain, John de son petit nom, sait admirablement bien faire le pitre (même pas besoin de tailler un sapin avec une pelle :p), particulièrement après quelques bières. On s'est beaucoup amusé. Mais quand même...

Et ne me dites pas qu'il y a parmi mes lecteurs des gens qui procèdent de la sorte !
As usual, n'ayant pas d'appareil photo, je ne pourrai illustrer mes propos que si je pense à demander les photos et si on pense à me les envoyer.


P.S. : Au fait, j'ai deux numéros de téléphone, un fixe et un portable. Si vous les voulez, demandez moi par mail ou IM. Je n'ai aucune idée du prix que ça coûte de m'appeler. Moi je paye rien.

10 août 2006

Lorsque les langues se lient et se délient

Après quelques posts d'interlude, me revoici pour vous décrire ce pourquoi je suis venu au Danemark si tôt, les cours Denmark Today! Tatata !

Ca commence donc le jeudi 3 août. En arrivant à l'amphi, on nous annonce dans quel groupe nous sommes, puis on part avec nos profs respectifs, dans nos salles respectives. Et c'est là que les langues commencent à se lier (ne voir ici qu'un sens de la phrase ;o)).

La façon de nous apprendre le danois est tout bonnement géniale. Alors que nous ne connaissons pas un mot de danois, le prof ne sort pas un mot d'anglais ni d'aucune autre langue. Il ne parle que danois, et ne parle anglais qu'en cas de nécessité (genre une fois par jour). Et lorsqu'on voit ça, on se demande pourquoi ça en se fait pas en France. Quoi de plus simple que de faire comprendre à quelqu'un, avec quelques gestes et mots internationaux, qu'on lui demande son prénom ou d'où il vient. Pas beson de dire : "Voici comment on dit et on écrit je m'appelle : Jeg hedder", il suffit juste de le dire et de l'écrire. Ainsi, l'immersion est totale, et on est moins tenté de traduire, puisqu'on a aucune traduction exacte à apposer, on cherche juste à comprendre.
Pourquoi les langues se lient ? C'est ce qui se passe quand un étudiant, non anglophone à la base, baignant dans un univers en anglais, se met à parler et écouter du danois 2h30 par jour, tout en discutant en anglais avec ses voisins, voire en échangeant quelques mots en Français, Espagnol, Allemand (et même Japonais !, mais je ne me souviens plus de grand chose :().

Pourquoi les langues se délient ? Parce que c'est à partir de ce moment que le côté social de l'étudiant pris le dessus sur l'asocialisme patriote. Parce que c'est à partir de ce moment, lors des pauses, lors des visites de la ville et de ses musées guidées par l'université, lors des soirées, que les premiers vrais contacts non homophones se formèrent. Et c'est donc à partir de ce moment que les découvertes des pays, cultures, gens, ainsi que la nette amélioration de notre anglais, commencèrent.

09 août 2006

Encore des souvenirs

Vous allez dire que j'insiste, mais j'aimerais encore une fois faire une dédicace à une bande de quelques gai-lurons qui se reconnaitront (tout au moins ceux qui ont internet :-/). Ce soir, j'ai dit :

"Four Carlsberg, please"

(à prononcer avec un accent français qui se veut anglais, en disant le nom de la marque en une seule syllabe, de façon à se que ça soit incompréhensible). Et peu après, une fille à ma table s'amusait à prendre des photos des pintes pleines s'amassant sur la table. Alors évidemment que de souvenirs...

Ceci s'est passé au bar de la sTUDENTERHUS åRHUS(traduisible par student house), qui possède le plus long bar de la ville (14 m), un véritable zinc français, et où les pintes sont à 22 couronnes (environ 3 euros, ce qui constitue un exploit au Danemark). Et j'ai appris aujourd'hui que - *gasp* - les bières sont gratuites le vendredi de 23h à minuit !

Dépêchez-vous de venir !

08 août 2006

Soirée flim

Regarder les films en VOST, c'est trop facile.
Alors pour améliorer mon anglais, j'ai trouvé une nouvelle tactique. Regarder le film en anglais, sous-titré danois pour brouiller les pistes, et avec la moitié de l'écran cachée par un arbre. Pas la moitié de gauche ou celle de droite, mais celle du milieu...
Et pour ajouter un peu de piment, un petit bruit de fond causé par les mille autres personnes qui regardent le film.

Bref, je pense que je vais le regarder une nouvelle fois...
Je vous montrerai des photos de cette soirée si j'en trouve, c'était bien marrant.

06 août 2006

Souvenirs d'Irlande

Juste pour dire que je me suis remis à la Carlsberg, mais celle-ci est beaucoup moins bonne :


Haha, ces danois. Pour eux boire de la bière est tellement vital qu'ils utilisent la même marque pour l'eau et la bière. Ce n'est pas mieux que les Irlandais qui ne boivent pas d'eau...

Allez, lâche tes com' :)

Points d'appuis et fondations

Après cette sympatique matinée d'accueil, l'après-midi était pour ainsi dire quartiers libres, puisqu'il y avait juste à se rendre à 14h ou 15h selon les cas au secrétariat international pour faire la demande de permis de séjour. Petite parenthèse-référence, c'est à ce moment que mon tuteur m'avait donné son deuxième faux rendez-vous, puisqu'il m'avait demandé de le rejoindre à 12h30 pour faire cette demande. Surtout que je n'avais pas besoin de lui pour ça. Bref.

En faisant la queue pour donner la paperasse, j'entends deux filles parler en français devant moi. Joie ! Même pas dix minutes plus tard, un autre mec qui passe par là nous remarque aussi. Puis on rejoint un autre français que les filles avaient déjà trouvé, et ainsi de suite pendant tout l'après-midi, jusqu'à avoir rencontré la plupart des français du groupe d'étudiants. C'est bien sûr ce qui s'est passé pour un peu tout le monde, la recherche de compatriotes pour retrouver l'assurance de la langue natale, pour pouvoir discuter sans se fatiguer, sans être gêné par le vocabulaire.
Même pour les personnes n'ayant pas les difficultés linguistiques des français (ne serait-ce que parce que l'anglais est leur langue natale), je pense qu'un groupe de compatriotes constitue un point d'appui, de repère, vers lequel on peut se tourner sans rencontrer de difficultés avec la langue ou des prénoms imprononçables. Ou tout au moins, si ce n'est pas un groupe de compatriotes, un groupes d'homophones (je ne sais pas si ça existe, j'en doute même, mais vous m'avez compris).

En ce qui concerne notre groupe de frenchies -- et bon nombre d'autres, plus qu'un point d'appui, il représente une fondation. Tout se construit autour du même point de départ : repérer et rejoindre en premier lieu quelques Français, échanger quelques mots, puis seulement après intégrer ou aller auprès d'un étranger (connu). Le point d'appui que constitue ce noyau de Français n'est pas une branche à laquelle on se rattrape en cas de difficultés, mais un tremplin que l'on utilise systématiquement pour s'élancer.

Toutefois, ceci est à modérer. D'une part parce que ceci n'est que ma vision du monde, à chaud qui plus est. Il se pourrait très bien qu'un peu de recul et de discussions à ce sujet me fassent réaliser que ces observations sont fausses ou incomplètes. D'autre part parce que de toute façon, la tendance semble changer. Tout ceci ne serait que le résultat éphémère d'une timidité partagée pendant les premiers jours. Petit à petit, le cerveau s'habitue aux changements fréquents de langues, retourne vers un vocabulaire simple, facile à traduire, et l'utilise naturellement.

Oulah, ça devient nimp.

05 août 2006

Avant de commencer

Après le pré-commencement, et avant le commencement, il y a le mercredi 2 août. Le mercredi 2 août, c'est le jour choisi par l'université pour accueillir la première partie des exchange students, celle qui va suivre Denmark Today (cours intensifs de danois et culture danoise pendant 3 semaines offerts par l'université aux étudiants étrangers).

Le rendez-vous a lieu dans un amphi (au bord du lac, mais on n'a malheureusement pas la vue...). Alors déjà l'amphi, c'est du genre à (presque) faire plaisir d'aller en cours. On y rattraperait bien sa nuit dans ses sièges confortables et sous sa lumière tamisée.
Une fois là-bas, ils nous donnent quelques infos pratiques, nous passent une vidéo sur la Danemark, et nous annoncent qu'ils vont tester nos connaissances en danois. Pour grand nombre d'entre nous, ça se réduit à rien (je ne connaissais qu'un seul mot en arrivant, c'est "oui", même pas "non" ou "bonjour" ou "merci"...), donc on voit difficilement l'intérêt d'un tel test. Mais en fait ils sont loins d'être cons ces danois.
Pour faire la différence entre ceux qui en ont déjà fait et les autres, un professeur lit un texte en danois et demande à tous ceux qui ont compris quelque chose de le suivre. Ensuite, ce n'est pas vraiment les connaissances qu'ils veulent tester, mais plutôt les facultés à comprendre le danois. En posant une série de questions toutes simples et faciles à répondre (genre oui/non, le nom, etc), ils distinguent ceux qui connaissent des langues de même racine (comme l'allemand) ou ceux qui ont un bonne capacité de déduction. Après ce petit test, ils laissent partir tous ceux qui n'ont répondu à aucune question. C'est alors qu'ils refont la même chose, mais à l'oral. Oui oui, ils posent quelques questions en danois à chacun des 60 étudiants environ restants, un par un. Ce n'est pas inutile, car le danois est quasiment aussi dur que le français en ce qui concerne la prononciation : elle est différente de l'écriture. Une fois tout ça terminé, ils nous ont laissé partir, et se sont concertés afin de séparer tout ce petit monde en groupes de 10-15 personnes. Et rendez-vous le lendemain.

Cette façon de procéder est intéressante, mais étant donné que les questions à l'oral consistaient à se présenter, ce fut aussi l'occasion d'avoir un aperçu d'une bonne partie des étudiants Erasmus que je vais côtoyer ces trois prochaines semaines.
La diversité des pays, des langues, des accents, des types, des styles, des études était impressionnante, et plutôt excitante quand on pense à l'expérience sociale sur le point de se produire et qu'on aura la chance de vivre. Les allemands mis à part, il est étonnant de voir que la proportion des pays représentés n'est en rien liée à la proximité géographique ou linguistique. Il y a par exemple pas mal d'Australiens ou d'Italiens.

Et bien sûr, il y aussi quelques Français...

04 août 2006

A la découverte d'Århus, le retour

Après la (pseudo-)partie rédigée de la découverte d'Århus, voici la partie imagée, parents powered. Tout ça pour dire et illustrer le fait que c'est joli, propre, et que ça fait bien plaisir (même si c'est loin de valoir le centre ville d'Evry).


Quand je dis des briques en veux-tu en voilà, c'est vraiment ça. Une proportion assez impressionnante des bâtiments est construite en briques. Par exemple, le campus tout entier est construit en briques.




Même les églises et les cathédrales sont construites en briques.
Il faut savoir que les danois sont très majoritairement protestants. Quoi tout le monde s'en fout ?
Et dans l'unique église catholique de la ville, il y a des messes en danois, mais aussi en diverses langues telles que l'espagnol ou le polonais.



On trouve diverses fontaines disséminées un peu partout en centre ville.




Ca c'est le parking à vélo de la gare. Le parking voiture fait à peu près la même surface...




Une photo du canal. Il passe en plein centre ville, longé, surplombé et traversé par les principales rues commerçantes.
Au fond, on voit l'enseigne Les Magasins du Nord. Les Danois l'appellent juste Les Magasins, prononcé avec l'accent du Sud : c'est trop marrant à entendre. C'est une grande surface genre galeries Lafayette.


Bon, il n'y a pas grand chose comme photos, mais je ne les ai pas encore toutes, et mes parents ne prennent pas beaucoup de photos. C'est pas un jouet l'appareil :p

Installation

Quand on emménage quelque part, arrive un moment où il faut emménager. Comme prévu, ce moment arriva, et il arriva le mardi 1er août, dernier jour au Danemark pour mes parents, premier jour où je pouvais obtenir les clés : pfffiou ! Ce n'était pas prévu si just à la base, mais le secrétariat international de l'université, qui m'a trouvé le logement, n'ouvrait que mardi à 14h. Et étant donné la longueur du voyage, mes parents avaient prévu de partir dès que possible le matin...

L'obtention de ces clés fut précédée de la rencontre avec mon mentor, un étudiant danois de mon département censé m'aider dans les démarches d'arrivée et de rentrée, mais qui ne pane pas grand chose à ce qu'il se passe : il m'avait donné rendez-vous à midi pour récupérer les clés, et un deuxième faux rendez-vous le lendemain (oh la belle ellipse, suspense...) pour demander le permis de séjour. Mais il a quand même trouvé un truc pour nous occuper, il nous a fait visiter le département informatique. J'en reparlerai à la rentrée, mais je peux vous dire que ça en jette, quand on a connu l'IIE.
Cette rencontre fut aussi l'occasion d'un premier dialogue avec un danois, obviously in english. La France a encore du boulot en ce qui concerne l'apprentissage de l'anglais à ses étudiants ! Il a mon âge, a fait le même genre d'études, sauf que lui il est bilingue... et ce n'est pas un cas exceptionnel, comme les jours suivants me le confirmèrent.
Trêve de balivernes, ce malgré tout sympatique personnage n'a eu aucune utilité pour l'instant dans mon histoire. Rendons-nous plutôt au Vilhelm Kiers Kollegiet, mon nouveau lieu de dormissage.

Alors, ce Kollegium, comme ils appellent ça ici (et ailleurs ?), ça m'a fait pensé aux estus*. Une chambre de taille honnête, recouverte de moquette bleue, et équipée d'une prise RJ45 et RJ11. Cela veut effectivement dire que j'ai eu une ligne, dont je vous communiquerai le numéro quand je le connaitrai, et cela veut effectivement dire aussi que j'ai Internet (vous l'aviez deviné ?!?). Quelle ne fut pas ma joie et ma stupéfaction quand je remarquai les prises, et lorsque mes doutes se transformèrent en certitude en lisant le guide de l'appart ! S'ajoutent à cela une salle de bain privée certifiée économe en robinets (un unique, le même pour le lavabo et la douche) et un nombre conséquents de rangements. Mis à part quelques surprises telles qu'un miroir cassé et un autre à mettre en place (ce qui reste un échec pour le moment), et une étagère en vrac par terre à monter soi même, je suis content de ma nouvelle crèche.
Il y a encore une chose dont je n'ai pas parlé, pourtant essentielle à tout français qui se respecte, c'est la cuisine. Il se trouve qu'elle est commune. Même si j'ai au début redouté de devoir faire presque cinq pas pour aller manger, je dois dire que c'est pas mal. La cuisine est très bien équipée avec des appareils qu'on n'est pas obligé d'aller quémander dans toute la résidence tels que gaufrier ou mixer (manque juste le lave-vaisselle :p). Je suis donc quand même bien dégoûté d'avoir amené tout mon barda que j'utilisais à Evry. A cela s'ajoute le fait que quelqu'un s'occupe régulièrement d'approvisionner les frigos et placards en épices et autres produits qu'on utilise pas souvent, ainsi qu'en bières et en coca. Ya juste à cocher en face de son nom quand on prend une bière et à payer de temps en temps (2,50 Kr. la bière, je vous laisse calculer à quel point c'est bon marché). Par ailleurs, rencontrer des gens à chaque repas, c'est vraiment sympa.

Après une vue générale du côté matériel de la chose, laissez-moi vous donner un bref aperçu du côté social. L'ensemble de la résidence est composé d'une cinquantaine de bâtiments de chacun deux étages, avec disons une dizaine de chambres à chaque étage. Oui ça fait du monde, mais c'est divisé en plusieurs places de quinze-vingt bâtiments. Peu après que mes parents soient partis, je suis parti en ville faire quelques courses (un câble RJ45 entre autres :o)). En revenant, je rencontre ma voisine qui m'accueille chaleureusement (avec le même anglais que mon mentor) et m'annonce que se déroule actuellement (il était genre 17h30) une fête pour célébrer l'anniversaire de leur tireuse (Nadège : c'est un robinet pour la bière). Il y avait tout plein de monde, et j'ai été présenté auprés de la plupart des gens de mon bâtiment. Ils parlent tous aussi bien anglais, c'était chaud à comprendre avec la musique à fond derrière, mais ils sont tous aussi sympas (et charmantes pour la partie féminine). Aujourd'hui encore (enfin hier étant donné l'heure), en se rencontrant au moment du repas, ils m'ont invité à boire une bière avec eux dans la soirée puis à rejoindre d'autres danois qui faisaient la fête.


En bref, venez rencontrer des danois (et me voir accessoirement), ils sont vraiment géniaux.


* "Les estudines" est une résidence étudiante d'Evry, ville hôte de l'IIE, abritant nombre d'iiens, mais qui ne vaut certainement pas celle des Coquibus.

03 août 2006

A la découverte d'Århus

Dimanche, vers 18h30 : arrivée au Danhostel d'Århus, une auberge de jeunesse. Le cadre est bien sympa, c'est à l'entrée d'un park, à 5 min à pied de la plage. Les murs ne sont pas très bien isolés, mais après 15h de route, c'est pas un problème.

On y rencontre un autre français, qui est passionné de courses d'orientation et qui en fait en club (si si ça existe !) et qui est venu assister aux championnats du monde qui se passent dans la région d'Århus.

Dans la soirée et le lendemain, visite d'Århus.


  • Nom : Århus
  • Forme : demi-cercle
  • Taille : 468 km²
  • Population : 220 000 h. sans la banlieue (Seconde du pays)
  • Population estudiantine : 40 000, 22 000 sur le campus.
  • Architecture : des briques en veux-tu en voilà.
  • Moyen de transport : vélo
  • Alimentation : sandwiches bizarres et pizzas. Ils bouffent aussi plein de glaces, surement pour se donner l'impression qu'il fait chaud au Danemark...
  • Autres trucs, en vrac : ville côtière, avec 2 plages et le plus gros port du pays. Les danois roulent vite. Il y a des pistes cyclables partout. Beaucoup d'espaces verts (avec notamment un parc et un petit lac dans l'université !).



Oui, bon. Ca se voit, j'ai pas trop envie de rédiger, mais il faudrait plutôt des photos pour ce genre de post. Et évidemment, je n'ai pas d'appareil, et j'ai oublié de transférer les photos de mes parents avant qu'ils ne partent...

Allez hop, ça c'est fait.

02 août 2006

Voyage voyage ...

Et oui, avant d'arriver au Danemark, il a fallu y aller. Et avant d'y aller il a fallu partir...

Tout commence donc le samedi 29 juillet 2006. Le départ étant prévu le lendemain à 5h du mat, je m'y prends à l'avance et commence à rassembler mes affaires afin de les charger dans la voiture vers 16h... Je me disais que ça serait facile, il suffit de prendre tout ce qu'il y a dans ma chambre et de le mettre dans la voiture. Et bien non :
  1. Mon ex-chambre étant devenue celle de mon frère, je la partageais avec lui le temps du stage. Tout prendre dans la chambre eût donc été exagéré, même si la plupart du bordel qu'on pouvait (on peut toujours d'ailleurs) y trouver m'appartient ;
  2. L'ensemble de mes biens ne tient pas dans la voiture ;
  3. J'avais pas mal d'autres trucs qui trainaient un peu partout dans la maison. Et la maison de mes parents, elle est grande...
  4. Mine de rien, rassembler tout ça, ça prend beaucoup de temps.
  5. J'ai reçu la visite inopportune mais fortement appréciée d'un ami à mon père afin qu'il arrange quelque affaire malvenue de dernière minute, mais ça c'est une autre histoire.
  6. J'ai reçu la visite inopportune mais fortement appréciée de la majorité de mes amis bassignots (mes parents habitent dans le Bassigny, Haute-Marne (52), France), qui n'ont rien trouvé d'autre à faire que de m'offrir deux poissons rouges pour mon départ...
Résultat des courses, je termine vers 21h30, ce qui n'est pas si mal tout compte fait. Le temps de manger vite fait, et je pars dire au revoir à ces mêmes amis lors d'une mini (en ce qui me concerne) soirée. Après un peu de vin, de rires, poignées de main, bises (et j'ai même vu des larmes !), je repars me coucher, affublé d'un magnifique collier. Photos dès que je les aurai reçues (hum...).


Quelques heures plus tard, c'est le départ. Comme le laissent deviner quelques indices bien cachés ci-dessus, je pars en voiture. Comme ne le laissent pas deviner ces indices (ni d'autres), je pars avec mes deux parents et ma soeurette. Et c'est parti pour un relais 5 x 2h + pauses, relais assuré par mon père et moi. Pas grand chose à dire à part qu'une voiture + coffre de toit chargés à toc ça consomme ; que je n'ai jamais eu l'occasion de conduire si vite (150 km/h, à part lors des pauses où on roulait à peu près à 0 km/h) et si longtemps (13h, à part rien) ; que les Danois roulent vite, mais pas aussi vite que les Allemands, qui n'ont pas trop de mal avec leur parc automobile composé exclusivement de BMW, Audi , Mercedes et Volkswagen ; qu'il y a des éoliennes un peu partout en Allemagne, mais aussi des autoroutes de merde, mais qu'elle sont bien quand même parce que rapides et gratuites ; que les panneaux sont uniquement décoratifs en Allemagne (genre après un panneau limitant la vitesse à 100, 100 semble être la vitesse minimum de tout véhicule, y compris la voie la plus à droite) ; et que ça fait du bien quand ça s'arrête (le voyage ou ma phrase ?).

Et ben puisque ça fait du bien, je m'arrête.

Bon ben voilà. Ca y est. C'est pour de bon, pour de vrai. J'y suis. Au Danemark.

A défaut d'y mettre quelque chose tout de suite, je déclare officiellement ce blog créé !
Plus de texte d'ici peu.

PS : A toi qui, contrairement à moi, fait partie de l'univers inconnu, ce blog est celui d'un soi-disant fou qui après avoir passé deux à l'IIE / ENSIIE, décide de faire sa troisième année à l'université d'Århus au Danemark et d'en profiter pour raconter sa vie. Tu pourras peut-être y trouver des infos sur le pays et la ville, mais tout le reste, m'est avis que tu n'en à rien à foutre...